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La Responsabilité des Eglises d’Orient

Par Pierre Saba, journaliste

8 août 2021 

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L’un des motifs du maintien du conflit déclenché et entretenu par les Etats arabes contre Israël est dû à l’antisémitisme clérical des Chrétiens d’Orient.

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Cet antisémitisme confessionnel chrétien se source sur les droits canons de la plupart des églises d’Orient. Orthodoxes, catholiques détachés du Vatican, autonomes, protestants, autocéphales : aucun ne s’est associé aux décisions de Vatican II. Ces décisions éliminaient le mythe des « Juifs, peuple déicide », condamné par voie divine à l’errance éternelle. Pire ! Les rapprochements réguliers entre l’église apostolique romaine (Vatican) et leurs consœurs orientales ne concernent jamais l’élimination de l’antisémitisme officiel des églises d’Orient.

L’ostracisme antisémite des églises d’Orient se heurte à la contradiction essentielle de leur dogme de l’ « errance du peuple juif déicide » que constitue la réalité de l’existence de l’Etat hébreu !

La rage antisémite qui a persécuté, spolié, expulsé les Juifs des pays arabes depuis la création de l’Etat d’Israël et parfois même avant reposait sur l’alliance objective et subjective des Musulmans et des Chrétiens. Ces derniers sont toujours minoritaires dans un monde musulman. Leurs dirigeants religieux et politiques trouvent un intérêt vital et confessionnel à l’alliance antisémite avec les majorités musulmanes des Etats dans lesquels ils vivent. Ils prétendent ainsi à une option de protection conjoncturelle et aléatoires avec les majorités musulmanes.

Les conditions de vie des Juifs et Chrétiens de l’Orient musulman étaient soumises à la minoration de leurs droits collectifs et personnels à ceux des musulmans sans paiement ou avec paiement (dhimi). Les accords antisémites entre Chrétiens et Musulmans agrémentaient quelque peu les conditions de vie des Chrétiens par rapport aux Juifs. Ils sont désormais les seuls à occuper la mauvaise place.

L’exode des Juifs des pays arabes a mis un terme à cette alliance de l’antisémitisme confessionnel entre Chrétiens et Musulmans. Il a laissé la place du bouc émissaire juif aux Chrétiens. Ces derniers vivent et subissent désormais les mêmes persécutions, exode etc.

Encore aujourd’hui, les Etats arabes les plus hostiles à l’existence d’Israël sont ceux qui comprennent encore quelques minorités chrétiennes (Liban, Iraq, Syrie, etc). Les papes coptes égyptiens étaient et sont si hostiles à Israël qu’il appartient aux présidents égyptiens de les rappeler régulièrement à l’ordre de l’intérêt national ! Les églises jordaniennes, palestiniennes, libanaises s’opposent à la reconnaissance de l’Etat juif. Les terroristes palestiniens Habache étaient chrétiens. Ils recevaient les félicitations régulières et publiques des clergés palestiniens.

En Palestine, Jordanie, Egypte, Liban, Syrie, Iraq, Turquie, les églises d’Orient s’alignent sur ou dépassent l’hostilité ou l’antisémitisme des dirigeants de leurs Etats.

En Grèce, Bulgarie, Arménie, Géorgie, les églises d’Orient se dissocient ou modèrent publiquement l’excellence des relations diplomatiques et commerciales entretenues avec Israël.

A l’exception de l’église de Rome (Vatican), les églises libanaises expriment leur hostilité à l’endroit d’Israël avec une verve qui s’atténue progressivement. La rapine, la captation des droits humains en général et civils en particulier commises par leurs dirigeants les ont rendus si impopulaires que l’association des clergés libanais aux partis politiques, gouvernement et parlement devient de plus en plus difficile.

Les Chrétiens libanais entretenaient depuis l’indépendance du Liban des relations correctes avec la communauté juive et les sionistes de Palestine. L’agression libanaise de 1948 contre Israël y a mis fin et les Juifs libanais se sont presque tous enfuis depuis.

La situation des Etats rejetant Israël ne correspond pas aux intérêts des peuples à vivre en paix. Ils correspondent aux volontés de leurs dictatures de se maintenir. La haine des Juifs, celle d’Israël est le modus vivendi des ces pouvoirs autocratiques. Les agressions régulières du Hezbollah et du Hamas contre le territoire israélien constituent l’exemple le plus probant de régimes ne tenant qu’à la grâce de l’unification populaire factice contre un ennemi commun et à l’asservissement de leurs propres populations. Les contributions à la haine et la collaboration des églises chrétiennes d’Orient contrarient de plus en plus les volontés de leurs publics qui réalisent l’échec de la « solidarité arabe ». Cette solidarité de nom ne comprend en réalité que la soumission populaire aux dictateurs et aux mafias politiques (Liban). Elle permet par le même système l’ éphémère maintien de leurs prélats.

Les collaborations des clergés d’Orient aux dictatures agressives et belliqueuses leur assignent une terrible responsabilité. Elles comprennent une contradiction canonique fondamentale. Elles excluent sans bénéfice populaire une partie de l’Humanité (les Juifs) et consacre leur soumission à des maîtres. Elle ne correspond pas aux volontés des peuples à vivre en paix au Liban, Orient comme ailleurs. Elles consacrent la dissociation progressive des clergés d’Orient aux volontés de leurs publics.