Le Roi est Nu

Trump Démasque les Tartuffes

Par Jean-Pierre Lledo

7/12/17

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Qu’y a-t-il de plus gravissime dans la vie des Nations que l’appel de l’une d’entre elles à en détruire une autre ?  Hier l’Allemagne, aujourd’hui l’Iran. Qu’y a-t-il de plus gravissime dans la vie des Nations que leur indifférence générale à un tel appel ?

Ainsi, ce ne fut jamais pour condamner les chefs d’Etat iraniens qui depuis Khomeiny incluent cet appel à leur déclaration d’investiture, que le Monde se leva comme un seul homme. Non ! Mais pour condamner le chef d’Etat américain qui, lui, vient de réaffirmer, hier 6 Décembre 2017, que le droit d’Israël à exister commence par le droit à sa capitale ancestrale ! Ce front du refus de ‘’la communauté internationale’’ concernant Jérusalem révèle qu’en définitive elle n’a jamais digéré la renaissance d’Israël.

Comme si ce Monde-là aurait un droit, lui, sur Jérusalem, ou sur Israël !!! Au nom de quoi ? De toutes ses croisades sanglantes, païennes, chrétiennes puis musulmanes (et ce à toutes les époques) ? Au nom des milliers de Juifs expropriés, expulsés, brulés ? Au nom des milliers de Talmud incendiés ou des centaines de Temples détruits ? Au nom de la profanation du Temple juif de Jérusalem par les Grecs, les Romains, puis les Arabes, ces derniers lui substituant le ‘’haram achcharif’’, comme les conquérants musulmans le feront par la suite avec le Temple indou de Bénarès (après l’avoir complètement rasé) ? Au nom de cette dite « Zone internationale » en 1947 qui était censée préserver Jérusalem, mais pour laquelle le Monde ne leva pas le petit doigt lorsque la Jordanie soutenue par 4 autres pays arabes s’empara de sa partie Est, sans que personne n’y trouve à redire, et ce durant 20 ans, de 1948 à 1967 ?  Au nom de son acceptation du diktat de Nasser aux Casques bleus, en 1967, de quitter la zone tampon du Sinaï, pour ouvrir la voie à ses tanks, alors qu’il ne cessait de clamer lui aussi qu’il allait détruire Israël ? Au nom de leur inefficacité à s’opposer aux visées bellicistes de l’organisation terroriste du Hizbollah à la frontière libanaise ?

Mais, nom d’une pipe, qu’a-t-il bien pu dire de si désinvolte ce Trump, classé comme un impulsif ? A quelle dangereuse révélation a-t-il pu se livrer ? Jérusalem est la capitale d’Israël. Il n’a même pas ajouté depuis plus de 3000 ans ! Et le monde en a été retourné, comme ceux du conte d’Andersen, Les Habits Neufs de l’Empereur , où par la bouche d’un petit garçon, ils découvrent subitement, la vérité : Le Roi est nu ! Le monde est nu ! Ou plutôt Trump l’a mis à nu. Il a mis à nu le ressort profond de ce monde-là qui se sachant, dans les tréfonds de sa conscience, coupable depuis l’éternité, vis-à-vis du peuple juif, désigné entre autres gracieusetés de peuple déicide, préfèrerait le faire comparaitre, lui, devant un Tribunal international.

Les Occidentaux, gens de cape, d’épée ou d’onction, restant malgré tout des gentlemen soft, se disent donc sérieusement préoccupés, en désaccord, ils appellent à la sagesse, regrettent, ou se prononcent contre, voire mettent en garde ou même avertissent. Quant aux Arabo-musulmans, que seul Israël arrive à unir, encore une de ses performances, eux, sans même prendre le temps d’essuyer la bave haineuse aux commissures des lèvres, rejettent, dénoncent, condamnent, appellent à la rupture des liens diplomatiques, à la colère, à la violence et naturellement promettent le pire ! Abbas se dit même prêt au martyre (l’on imagine, par jeunes intifadistes interposés), persuadé que c’est la seule chose qu’il saurait réussir. Quel aveu !

Trump pourtant n’a fait que joindre l’acte à la parole… de son prédécesseur, Obama himself, certes celui-là un beau parleur, mais dont vous ne verrez aucune trace dans tous les médias occidentaux (!). Discours extrêmement délictueux, comme on peut en juger, prononcé à Jérusalem, en Mars 2013, devant des milliers de jeunes :

« Pour le peuple juif, cette promesse en l’Etat d’Israël s’est transmise à travers d’innombrables générations. Des siècles de souffrance et d’exil, des préjugés, des pogroms et même le génocide de la Shoa. Pendant tout ce temps, le peuple juif a maintenu son identité et ses traditions intactes, ainsi que le désir de revenir à la maison. Alors que les Juifs ont vécu des succès extraordinaires dans de nombreuses régions du monde, le rêve de la vraie liberté a finalement trouvé sa pleine expression dans l’idée sioniste – être un peuple libre dans son pays d’origine… Vos grands-parents ont dû risquer leur vie et tout ce qu’ils avaient pour exister. Ils ont vécu la guerre après la guerre pour assurer la survie de l’Etat juif…. Ainsi, tout comme Josué prit la suite de Moïse, la lutte se poursuit pour la justice, la dignité et la liberté... Bien sûr, Israël ne peut être contraint  à négocier avec quelqu’un qui veut sa destruction…. Les États arabes doivent s’adapter à un monde qui a changé. Le temps où ils pouvaient condamner Israël pour détourner l’attention de leur peuple n’est plus. Il est maintenant temps pour le monde arabe de prendre des mesures de normalisation sur les relations avec Israël. Et les Palestiniens doivent reconnaître qu’Israël est un état juif, et  les Israéliens ont le droit d’insister sur leur sécurité…. Ceux qui adhèrent à l’idéologie de contester le droit d’Israël à exister pourraient ainsi être rejetés de leur propre terre et du ciel au-dessus d’eux, parce qu’Israël n’ira nulle part ailleurs. »

Trump, quant à lui, n’a pas joué au Prophète. Il a parlé comme un homme d’affaires, de choses concrètes et évidentes. En bon gestionnaire, il a commencé par faire le bilan de tout ce qui avait été jusque-là entrepris. Et il a donc constaté qu’en laissant à chaque fois ‘’pour la fin… la question la plus difficile’’, c’est-à-dire Jérusalem, comme cela est écrit dans tous les procès-verbaux de négociations, tous les ‘’processus de paix’’ s’étaient vite transformé en processus de guerre. Son idée serait donc de tenter l’inverse. Partir de la réalité d’abord, pour ensuite arriver à des compromis.
Et le monde, au lieu de reconnaitre que le bougre n’est pas si bête, et qu’il faudrait au moins tenter l’expérience, a préféré, sans doute pour ne pas affronter son passif judéophobe, ruer dans les brancards… Mais gare à vous, comme dirait votre Prophète déchu bien aimé, de n’être pas rejetés de votre propre terre et du ciel au-dessus de vous, parce qu’Israël (pour sa part) n’ira nulle part ailleurs et vous laissera poursuivre votre processus d’auto-remplacement.

Israël n’est légitime en cette terre, qu’en tant qu’Etat juif, qu’il soit démocratique ou non. La démocratie est un objectif politique, réalisée depuis avant même la renaissance d’Israël en 1948. Mais sa légitimité s’ancre dans son identité. Identité, certes résistante, car modelée par une histoire trimillénaire en ce lieu appelé aujourd’hui ‘’Moyen-Orient’’, autant que par des valeurs, lesquelles se trouvent dans un livre bien connu que le monde gréco-latin a préféré traduire Bible, mais qui en hébreu s’intitule Tora (enseignement) : « S’il n’y avait pas eu la Bible, Israël ne serait jamais revenu dans son pays. Aucun livre au monde n’a jamais exercé sur une nation quelconque, une influence aussi grande que la Bible ne l’a fait sur Israël. » avait rappelé Ben Gourion au 7ème Congrès annuel d'études bibliques à Jérusalem.

Sans cela, les 600 000 Juifs de 1948 n’auraient jamais pu réussir à chasser les cinq pays envahisseurs arabes fort de 150 millions de sujets. Or, c’est un fait, c’est une réalité. Tangible. David a vaincu. Et il continuera de vaincre car il n’a pas d’autres choix. Et pour bien se le mettre en tête, les politiciens et chefs d’Etats des 57 pays musulmans feraient bien, avant de se réunir en cette place forte de la démocratie qu’est Ankara, de relire sinon la Tora, du moins leur Coran (et les Occidentaux eux devraient vite si mettre…).


Et pour aller au plus pressé, un condensé pour les nuls. Voici comment Allah s’adresse à ceux qu’il considère siens :

« Ô Enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés, [rappelez-vous] que Je vous ai préférés à tous les peuples. » (Sourate 2, La Vache, Al-Baqarah, verset 47).

 « O, mon peuple ! Entrez dans la terre sainte qu'Allah vous a prescrite. Et ne revenez point sur vos pas [en refusant de combattre] car vous retourneriez perdants ». (Sourate n°5.V, 21)

«Et au peuple de ceux qui avaient été abaissés, [il s’agit des enfants d’Israël sortant d’Égypte], nous donnâmes en héritage les contrées orientales et occidentales de la terre que nous avions bénies.»  [Les commentateurs du Coran précisent qu’il s’agit de l’Est et de l’Ouest du Jourdain.] (Sourate 7,  Les Murailles, v. 133).

 « Nous dîmes ensuite aux enfants d’Israël : habitez cette terre et lorsque le terme de la vie future sera arrivé, nous vous réunirons tous ensemble… »  ( Sourate 17, Le voyage nocturne, v. 104)

 « À bon escient, Nous les choisîmes parmi tous les peuples de l’univers » (Sourate 44, la Fumée, Ad-Dukhân, verset 32).

A bon escient.

A bon entendeur salut !