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DES FAITS ÉLOQUENTS

 

Par Evelyne Gordon, journaliste au Jerusalem Post, article paru dans l'édition internationale du 25 juillet 2003

Traduit par Albert Soued – www.chez.com/soued

 

Quand les paroles des gens contredisent leurs gestes, comment les croire? Les résultats d'une récente enquête montre que 95%des Palestiniens disent que dans un accord de paix, Israël doit reconnaître leur droit au retour en Israël, mais que 10% seulement souhaitent exercer ce droit et 50% préfèrent vivre en Palestine ou dans un autre pays arabe.

Ces résultats sont tirés d'un échantillon de 4500 réfugiés de Cisjordanie, Gaza, Liban et Jordanie. Ils semblent étayer une thèse longtemps avancée par la gauche israélienne et les dirigeants palestiniens: "il ne faut pas craindre de reconnaître ce droit au retour qui de toutes façons ne sera pas exercé dans la réalité".

Le sondage a été mené par le Centre Palestinien de recherche politique (PSR). Il est ambigu en ce sens qu'il n'est pas clair quant aux intentions de 23% des interviewés qui ont choisi une position intermédiaire "retourner à certains endroits désignés d'Israël qui seront échangés contre des territoires habités par des Israéliens". Mais ceux-ci n'ont pas compris qu'ils ne reviendraient pas forcément dans la maison de leurs aïeux. De même, le sondage est imprécis quant aux intentions de 18% des personnes qui répondent soit "refus de toute option" ou "sans opinion".

 

D'autres enquêtes contredisent ces résultats: Un sondage mené en 2001 par le Centre de recherche et d'information Israel/Palestine portant sur 1650 réfugiés montre que 69% souhaitent revenir en Israël contre 7% seulement qui acceptent d'être réinstallés ailleurs….

 

Mais le message envoyé par les faits et gestes des Palestiniens depuis 10 ans est différent. Depuis que les accords d'Oslo ont été signés, 140 000 Palestiniens ont demandé et obtenu la nationalité Israélienne, sous la procédure de réunion des familles, et des milliers d'autres demandes attendent d'être entérinées. De plus le ministère de l'Intérieur estime que plus de 100 000 clandestins vivent déjà en Israël (cf Lod, Haifa…), malgré la guerre d'usure qu'ils mènent contre Israël depuis 3 ans et malgré les risques qu'ils prennent. Utilisant la fraude et les mariages fictifs, des milliers de Palestiniens ont réussi aussi à obtenir des cartes de résidence à Jérusalem Est leur permettant de vivre et de travailler en Israël et de bénéficier de la Sécurité Sociale!

Dr Moshé Amirav de l'Université de Haifa et ancien conseiller de Barak sur les questions liées à Jérusalem estime que plus de la moitié des 220 000 résidents de Jérusalem Est sont en fait des émigrés ou des descendants d'émigrés de Cisjordanie, attirés par les bienfaits de la "carte bleue". De plus le Ministère de l'Intérieur a recensé plus de        64 000 citoyens Jordaniens qui sont entrés en Israël et y sont restés illégalement; ces gens sont des Palestiniens, comme les 2/3 des Jordaniens.

 

Aucun de ce demi-million de Palestiniens n'est entré en Israël par amour, mais parce qu'ils pouvaient y trouver un travail, contrairement au pays d'origine, Jordanie ou Autorité Palestinienne, incapables d'en offrir….

Il ne faut pas croire que la création d'un état Palestinien modifiera cette situation de quelque manière que ce soit. Les mêmes dirigeants corrompus et incompétents règneront et on ne voit pas par quel miracle ils réussiront à revitaliser une économie agonisante. Les hordes Palestiniennes continueront à entrer en Israël quelles que soit les barrières hissées.

 

Ainsi le sondage de PSR ne correspond à aucune réalité. Le droit au retour légitimera le droit au travail en Israël à 4 millions de réfugiés et à leurs descendants. Si aujourd'hui 0,5 million de Palestiniens ont pris le risque de vivre en Israël illégalement ou par le biais d'une loi permissive, malgré la situation de guerre, combien seront-ils en temps de paix, avec "le droit au retour", dans la poche ?

 

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