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Sionisme, Dîtes-Vous ?

Résumé d’un Entretien de Yana Grinshpin avec Georges-Elia Sarfati

- Georges-Elia Sarfati philosophelinguistepoète et psychanalyste existentiel franco-israélien

- Yana Grinshpin, linguiste et analyste du discours franco-israélienne. Elle enseigne actuellement à l'Université Paris III-Sorbonne Nouvelle. Elle est également membre du réseau français de recherche sur l'antisémitisme et sur le racisme (RRA). Elle est l'une des auteurs du blog "perditions-ideologiques.com".

24/05/21

Source : L'antisionisme : entretien avec G.E. Sarfati | Ops & Blogs | The Times of Israël (timesofisrael.com)

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La Propagande de Désinformation des Musulmans dits Falestiniens contre l’état juif au Moyen Orient utilise 3 moyens :

- Inversion des valeurs

- Inculcation des mensonges historiques

- Elaboration des mécanismes psycho-affectifs, du type victimaire

Les grands médias ont été chargés de diffuser la doxa antisioniste, depuis la fin des années 60 du 20ème siècle, et trois générations de Français ont bu de ce lait. Avec des motifs pleins de noblesse : l’antisioniste se présente comme un humaniste et un antiraciste.

L’antisionisme est une forgerie des propagandes totalitaires : la littérature nationale-socialiste diffuse une mutation de l’antisémitisme culturel de la fin du 19è siècle en antisémitisme racial et en antisionisme génocidaire.

Et l’antisémitisme hitlérien entre en symbiose avec l’antijudaïsme des Frères Musulmans. Puis militairement vaincue, la coalition arabe contre Israël, tombe dans l’escarcelle de l’Union Soviétique. Les staliniens fustigent alors le sionisme allié de l’impérialisme américain, le sionisme incarnation du capital. L’antisionisme tel que nous le connaissons sort directement des officines du KGB.

L’extrême gauche a affiné le travail : « sionisme = nazisme », « sionisme = apartheid », « sionisme= racisme », « sionisme=impérialisme », etc.

À quelle sorte de destin historique l’antisionisme promet-il les Juifs ? Au mieux, à leur disparition en tant que représentants d’une identité singulière, porteur d’un message universel, au pire à leur liquidation physique.

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Par leur complaisance et leur démagogie, les démocraties occidentales ont joué le jeu de la centrale palestinienne OLP ; elles l’ont financée, en relayant sa propagande anti-juive, depuis le milieu des années 60. L’OLP a pris le relais de l’Église en matière de diffusion universelle de l’enseignement du mépris. A la souche totalitaire, l’OLP emprunte explicitement le thème « conspirationniste » des Protocoles des Sages de Sion, au tiers-mondisme, l’idéologie anticolonialiste et l’anti-américanisme. Cette doxa crée les conditions d’une véritable inhibition cognitive.

Un même invariant, la criminalisation du fait juif, a engendré  l’antisionisme qui est la dernière modalité historique connue de la judéophobie, après l’antijudaïsme théologique (chrétien puis musulman), et l’antisémitisme moderne (culturel, raciste et/ou nationaliste).

2 journalistes, experts auto-proclamés du Proche Orient, Henri Curiel et son fils Alain Greish ont cherché à séparer leur antisionisme de l’antisémitisme.

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Les intérêts géopolitiques de la France ont amené les régimes et les gouvernements successifs à considérer que le monde arabe était un débouché et un allié naturel : sous la monarchie, l’empire, la République ; c’est un invariant au Quai d’Orsay.

Le principe de « la solution à deux États » est un mantra hypnotique, parce qu’il existe déjà trois entités nationales palestiniennes : une monarchie (la Jordanie), un mini-État islamique (la Bande de Gaza), et une dictature tiers-mondiste (Jéricho et ses dépendances). L’État palestinien que revendique l’antisionisme coïncide avec l’exigence inacceptable de la disparition de l’État d’Israël en tant qu’État du peuple juif.

Le narratif palestinien est un narratif de substitution au narratif de l’histoire juive. Il reprend mot pour mot les éléments de langage de la mémoire juive.

La plupart des adversaires doctrinaux d’Israël s’entêtent à critiquer son « particularisme », son « exclusivisme », etc. Cette objection est en phase avec une caractéristique originaire de la judéophobie historique, puisque l’Église, aussi bien que l’Islam visent justement le « séparatisme » juif, son entêtement à refuser de se fondre dans la majorité, en reconnaissant la vérité théologique des deux autres monothéismes. Cette même disposition a conditionné la conception de l’universalisme des sociétés sécularisées. 

Certains juifs ne sont plus ni juifs, ni sionistes – dénonçant l’un et l’autre, au nom de « l’universalisme », ce sont des « alter-juifs ».

Le sionisme dérange d’autant plus dans un monde sécularisé, qu’il déroge aux conditions de formation des États nations. L’idée d’un Israël national tranche avec l’idée d’un Israël entendu comme catégorie liturgique, « peuple du Livre », ou « peuple témoin », etc. Israël peuple historique de nouveau territorialisé et souverain, cela connote l’archaïsme et suscite une haine archaïque.

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YG : Comment interprétez-vous la situation de guerre qui prévaut entre le Hamas et l’État d’Israël, mais aussi les violences internes, entre Juifs et Arabes ? Et quelle solution entrevoyez-vous ?

GES. : L’agression du Hamas, et la réplique entièrement justifiée d’Israël s’inscrivent dans la droite ligne du refus palestinien de l’existence de l’État juif.

À mon sens, après la fin de ces violences, il conviendra de mener une réflexion politique très sérieuse, et de tirer les leçons de la situation. Outre qu’elle est résolument révélatrice de l’attitude d’une partie de la population arabe à l’égard de l’État d’Israël, elle est aussi révélatrice de l’échec d’une classe politique qui s’est détournée depuis quelques années des principes du sionisme : un certain irénisme, un certain angélisme avait convaincu les gouvernements successifs – aussi bien de gauche, que de droite- de faire évoluer le pays vers une modèle européen. Les intellectuels post-sionistes ont leur part de responsabilité – la responsabilité des intellectuels est toujours significative, même si elle est discrète.

Il faudra en tirer les conséquences : condamner les émeutiers – y compris juifs- à de lourdes peines, et rappeler les citoyens arabes récalcitrants à la nature du contrat social du sionisme démocratique : « Vivez en paix et dans la pleine égalité de droits avec vos concitoyens juifs, ou bien quittez le pays, choisissez entre les trois entités nationales palestiniennes qui existent déjà : la Jordanie, depuis 1922, la Bande de Gaza, depuis le coup d’État du Hamas, en 2007, ou la Cisjordanie de l’Autorité palestinienne, consacrée par les Accords d’Oslo, depuis 1993, parce qu’ici vous êtes dans un État à caractère juif !»

Le vote de la « Loi Israël, État nation du peuple juif », adoptée par la Knesset le 19 Juillet 2018 reprend les 3 thèmes fondateurs :

(1) Israël est la patrie historique du peuple juif, dans laquelle l’État d’Israël a été établi ;

(2) L’État d’Israël est le foyer national du peuple juif dans lequel il satisfait son droit naturel, culturel, religieux et historique à l’autodétermination ;

(3) Le droit à exercer l’auto-détermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif.

Pour combattre l’antisionisme, il faut commencer par l’enseignement et la diffusion de textes, ceux de la Bible hébraïque, qui ont enseigné au monde le principe de l’unité du genre humain, mais aussi l’égale dignité des êtres humains, et surtout l’idéal universaliste bien compris.

Note

Résumé réalisé par Albert Soued, écrivain et journaliste www.nuitdorient.com

I24News a demandé à un arabe israélien, bien intégré dans le pays, de préciser s’il était palestinien ou israélien ; après maintes circonvolutions dilatoires, il a répondu : « Je suis palestinien, sous autorité israélienne » !