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MUMBAI ou LE PAKISTAN TOXIQUE

Les sources du terrorisme islamique est la madrassa, notamment pakistanaise

et le double jeu du pouvoir dictatorial

 

Par Laurent Murawiec à Washington

Publié par © Metula News Agency (info # 010312/8) – le 03/12/08

 

Tous les indices concernant la tuerie de Mumbai (Bombay) sont aimantés, et ils pointent vers Islamabad, la capitale du Pakistan. Leur nord magnétique, c’est l’Inter-Service Intelligence (ISI), le service de renseignement de la toute-puissante armée pakistanaise, Laskhar-e Taiba (l’Armée des pieux), qui a organisé et perpétré le carnage, a été créée, soutenue et entretenue par l’ISI, dont elle est l’émanation, parmi d’autres officines islamistes pakistanaises.

L’ISI agit par l’intermédiaire de groupes islamistes à sa main, autant en Afghanistan, où ce sont les Talibans et le groupe extrémiste du tueur Gulbuddin Hekmatyar, qu’en Inde, par le truchement de l’organisation des étudiants islamiques (Students' Islamic Movement of India, SIMI, qui revendique plusieurs centaines de milliers d’adhérents), et d’organisations clandestines et paramilitaires.

Au Pakistan même, l’ISI entretient toute une écurie de groupes islamistes, toujours disponibles pour susciter manifestations et émeutes, s’attaquer aux politiciens laïques, incendier des cinémas, mitrailler des mosquées chiites et intimider les personnalités désignées par l’ISI ; ou pour orchestrer des campagnes électorales (qui ont toujours le même et lamentable résultat : l’électorat pakistanais ne veut rien savoir des Islamistes, qui n’ont jamais récolté plus de 5% des voix). La lie de la société, fanatiques hirsutes et clochardisés à louer, sert de groupe de pression au leadership de l’ISI et lui permet de garder le contrôle de la vie politique.

 

Depuis la création du Pakistan, en 1947, les militaires ont gouverné directement pendant 50 ans, après le coup d’Etat qui concluait de brèves expériences de pouvoir civil soumis aux militaires ; quand ils ne sont pas directement au pouvoir, comme le Maréchal Yahia Khan, le maréchal Ayoub Khan, le général Zia ul-Haq, le général Pervez Musharraf, les militaires contrôlent la situation en coulisse, et les politiciens sont leurs caniches serviles, dont la marge de manœuvre se borne à changer le destinataire du compte en banque où dégringolent les deniers des infortunés contribuables. Ce fut le cas de feu Benazir Bhutto, c’est le cas de son veuf devenu président, comme ce fut le cas des autres hommes politiques qui se pavanaient sur le devant de la scène.

 

Les militaires mobilisent les Islamistes qui mobilisent des foules, pendant qu’ils contrôlent l’entourage, le flux des informations, ainsi que les dossiers qui parviennent aux politiciens « au pouvoir ».

 

C’est ainsi que le montreur fait gigoter la marionnette. La façade « démocratique » a pour fonction de faire risette aux institutions internationales : le FMI, qui est périodiquement appelé à renflouer le budget qui fait eau de toutes parts, la Banque mondiale, qui apporte en écot des financements de centaines de millions de dollars pour des projets « de développement », dont les militaires et la bureaucratie civile empochent une bonne partie ; les donateurs occidentaux, qui casquent également au nom de cette hypocrisie organisée que l’on nomme « aide au développement ».

Les politiciens vont mendier à Riyad, au Koweït, aux Emirats. Au nom du rôle joué par le Pakistan dans le djihad mondial, les pétro-monarques, moitié par activisme, moitié par souci d’apaiser les crocodiles, contribuent au budget de l’Etat. L’Arabie saoudite s’est même permis de financer directement l’ISI ! « S’il te plaît, achète-moi un barbouze ! ».

 

Le Pakistan abrite des dizaines de milliers de madrasa (instituts religieux islamiques) extrémistes ; il finance par dizaines des groupes terroristes, forme les djihadis au terrorisme et à la guérilla en Afghanistan, dans la province de la frontière du Nord-Ouest, et au Waziristân tribal, également frontalier du Pakistan.

 

Les « étudiants » (mot emprunté à l’arabe : « taliban ») sont alors lancés contre les forces américaines en Irak, et contre l’Inde, dans la province du Cachemire revendiquée par le Pakistan. Ils sont également employés pour semer la terreur dans les grandes villes : l’attaque du Parlement indien à la Nouvelle Delhi avait fait 9 morts en décembre 2001, et un grand nombre d’autres attaques ont endeuillé l’Inde, où le nombre des victimes de la terreur islamiste se monte à mille par an depuis plusieurs années.

 

Le Pakistan mène le djihad contre l’Inde depuis leur séparation en 1947. Le Pakistan, en tant que nation – aujourd’hui faillie ou faillissante –, est fondé sur la haine de l’Inde, laïque et pluraliste. Au vrai, l’idée fondatrice du Pakistan, être l’Etat des Musulmans du sous-continent indien, était, dès le départ, une recette vouée à l’échec : il prétendait unifier par le seul Islam les ethnies et tribus centrifuges, les Penjâbis, Sindhîs, Baloutches (désireux de fonder leur propre Etat), qui parlent ourdou, baloutche, pachtoune, pendjabi, sindhi et siraiki.

 

Au bout du compte, les Penjâbis, qui dominent l’armée, dominent l’Etat, le levier qui leur permet de centraliser les ressources afin de financer une armée surdimensionnée, au nom de la « défense » contre l’ennemi héréditaire, l’Inde et ses Hindous.

 

L’Islam avait commencé de conquérir l’Inde à partir de 714 (peu avant la Bataille de Poitiers), en avalant d’abord le Pendjab. Au début du XIème siècle, le monarque turco-afghan Mahmoud de Ghazni lança une série de meurtriers raids de pillage sur l’Inde à partir de l’Afghanistan. Lui et ses successeurs allaient massacrer les Indiens par millions au cours des siècles suivants, jusqu’à la création de l’empire Moghol, par cet autre pillard meurtrier Bâbur, au XVIème siècle, en passant par les immenses massacres commis en Inde par le pieux musulman Tamerlan. Ce dernier, qui commit l’hécatombe de Delhi en 1398, où il fit décapiter 100 000 prisonniers hindous et empiler leurs têtes, avant de prendre la ville, de la piller, de l’incendier et de la raser.

Les Moghols restèrent le troisième empire de l’Islam, avec les Ottomans et la Perse, jusqu’à ce que les Anglais brisent leur puissance en Inde, aux XVIIIème et XIXème siècles, apportant ainsi l’une des contributions les plus positives de Sa britannique Majesté au progrès historique.

 

Depuis 1947, les élites pakistanaises, et l’Armée au premier chef, ont militarisé la politique du pays, fait de la chose militaire la dominante de la vie pakistanaise, au détriment du reste. Ils ont mobilisé l’islamo-nationalisme, excité les passions les plus viles, asservi les ressources nationales à leur projet mégalomane de revanche sur l’Inde.

L’éducation est en chute libre, l’illettrisme est en augmentation constante, l’analphabétisme est en progrès, chez les femmes en particulier ; la société civile est fracassée, la bourgeoisie industrielle et marchande rançonnée ; mais l’argent saoudien permet de créer en quantité illimitée des madrassa, ou de pauvres gamins envoyés par des parents ignares et miséreux sont transformés en robots fanatisés, terroristes en herbe prêts à être envoyés au casse-pipe islamique, quand ils ne massacrent pas les Chiites du Pakistan, ou tout autre « infidèle » désigné par leurs chefs.

 

La matière doctrinale a été pétrie par l’idéologue Abou Ala Maudoudi (1903-1979), graphomane du djihad, qui se prenait pour le Mahdi, le quasi-prophète qui allait restructurer l’Islam et présider à la refondation islamique du monde. Conseiller proche du dictateur Zia, ami et correspondant du théoricien des Frères musulmans Sayyid Qutb, et de l’Ayatollah Khomeiny, il répétait sur le ton le plus doux qu’il fallait exterminer les infidèles par millions. Il fit du djihad guerrier le centre même de l’Islam.

Son disciple, le général S.B. Malik, devint le théoricien du djihad de Zia ul-Haq. Son livre, The Quranic Conception of War, est sans détour : l’essence du djihad, écrit-il en citant le Coran, « c’est de frapper de terreur le cœur de nos ennemis ». Zia préfaça le livre, qui devint le bréviaire du djihad.

 

Le parti de Maudoudi, la Jamaat-e-Islami, organisé se façon strictement léniniste, devint la matrice des innombrables groupuscules islamistes en proie à la démence assassine, avec leurs cheikhs, émirs et imams, qui grouillent dans tout le Pakistan, sûrs de leur impunité, fiers de leurs crimes, avides d’en faire plus, protégés et portés à bout de bras qu’ils sont par l’ISI. L’Inde, quoiqu’elle fasse, est la cible haïe ; les Indiens, les Hindouistes en particulier, sont tuables à volonté, tout comme l’est tout Israélien pour les djihadis de la région voisine.

Equipé d’armes atomiques et de vecteurs balistiques, le Pakistan, trafiquant contrebandier d’armes nucléaires, formateur des Talibans et de Laskhar-e Taiba, est l’otage de la mafia militaro-islamique qui l’a détourné depuis des décennies. De même que le complexe Armée-ISI a besoin que la guerre fasse rage en Afghanistan pour pouvoir manipuler ce dernier, il a besoin d’une hostilité perpétuelle contre l’Inde.

 

Quand le président Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, a déclaré, la semaine dernière, que le Pakistan ne serait pas le premier à utiliser l’arme nucléaire, et que les insurgés du Cachemire sont des « terroristes » (et non des héros comme on les présente au Pakistan depuis 60 ans), il a fait ce que rarement se permettent les politiques pakistanais, menacés par l’émeute et l’assassinat, le renversement et la prison : il a rompu la loi tacite qui paralyse et terrifie le Pakistan.

Il est vrai que Zardari est Baloutche et n’a aucune racine familiale dans l’Inde d’avant la partition. Quelques jours après ses déclarations raisonnables, les commandos de Laskhar-e Taiba – professionnels, surentraînés, fanatisés assoiffés de sang – étaient lancés par leurs maîtres sur Mumbai pour y tuer le maximum d’Indiens, d’Occidentaux, de Juifs.

 

Le Pakistan est l’ultime redoute d’une vague qui avait submergé le sous-continent indien pendant dix siècles, mais qui reflue depuis longtemps ; il est l’ultime butte-témoin de l’Islam politique dans la région.

 

Les guerres lancées par le Pakistan contre l’Inde depuis 1947 sont les contre-offensives d’arrière-garde d’un monde révolu, mais d’autant plus enragé. Elles n’en sont pas moins meurtrières. Le Pakistan est le centre toxique de l’aire de déstabilisation qui couvre le Moyen Orient, le Caucase, l’Asie centrale, le sous-continent indien, et s’étend jusqu’aux Philippines méridionales, en passant par l’Indonésie et le sud de la Thaïlande. La décomposition du Pakistan – épuisé par plusieurs décennies de destruction islamiste – répand un poison dangereux, dont l’horreur de Mumbai est l’un des symptômes.